Forcés d'évacuer Kherson, les habitants s'en prennent aux Russes

Jun 04, 2023

Kherson (Ukraine) (AFP) - Les Ukrainiens ont maudit la Russie et exprimé leurs craintes pour l'avenir mardi alors que l'eau du barrage de Kakhovka a partiellement inondé la ville méridionale de Kherson, menaçant leurs maisons.

Publié le : 06/06/2023 - 13:04Modifié : 06/06/2023 - 19:18

La destruction du barrage a déclenché une vague d'évacuations avec 17 000 déjà forcés de quitter leurs maisons.

Debout avec des voisins au bord du fleuve Dnipro gonflé, qui coule du barrage dans la ville, Iryna a été forcée de quitter sa maison.

"Maintenant, nous sommes sans électricité, sans gaz, sans eau (du robinet)", a déclaré Iryna, 52 ans, en larmes. Juste un exemple de la vie quotidienne ordinaire maintenant dévastée, dit-elle. "Nos potagers sont inondés."

Et alors qu'Iryna et ses voisins regardaient les niveaux d'inondation augmenter et les dommages causés à leurs maisons et à leurs moyens de subsistance, ils craignaient de nouvelles retombées, se demandant ce qui allait se passer ensuite.

"Nous avons peur de ce qui va se passer ce soir. Nous avons peur qu'il y ait une catastrophe majeure."

Comment la guerre se développera et ce qu'elle signifiera pour eux est une question que les habitants de Kherson se sont posée à maintes reprises. La ville a été occupée par les troupes russes de mars à novembre de l'année dernière, jusqu'à sa libération par l'Ukraine. Il a depuis subi de lourds bombardements.

"Nous avons passé neuf mois sous occupation, et maintenant nous avons été inondés par les occupants sanglants", a déclaré Iryna.

Comme Iryna, l'infirmière de 56 ans Svitlana a accusé les forces russes d'avoir causé les inondations dans la ville.

L'inondation a été un acte "honteux" de la part des Russes, a déclaré Svitlana, ajoutant qu'elle ressentait "encore plus de haine, encore plus de rage" maintenant.

La question de savoir s'il sera possible de rentrer chez soi - à quel point les dommages sont permanents - est une préoccupation urgente.

"Nous aurons des problèmes lorsque toute cette eau se retirera", a-t-elle déclaré.

« Comment tout cela va-t-il être restauré ? Comment cela va-t-il fonctionner ? Comment va-t-on vivre ici ? Je ne comprends pas.

Un homme qui s'est entretenu avec l'AFP, Sergiy, a dressé un bilan sombre. "Tout va mourir ici", a-t-il dit.

"Toutes les créatures vivantes et les gens seront inondés."

Alors que l'eau boueuse recouvrait les routes et couvrait une zone de remblai sur la berge, les gens ont emballé leurs biens en vue de l'évacuation.

Debout devant sa maison à côté d'une remorque contenant ses affaires et une machine à laver, Lyudmyla a déclaré qu'elle craignait de nouvelles inondations. "Nous emmenons nos affaires un peu plus haut", a-t-elle déclaré.

Serrant son téléphone portable, elle a dit que les forces russes devraient être "expulsées d'ici... elles nous tirent dessus".

Elle a dit que les Russes « nous inondaient ou faisaient autre chose ».

Certains se sont tenus à regarder l'eau brune d'un pont routier et d'une voie ferrée – des endroits suffisamment élevés pour l'instant pour évaluer en toute sécurité l'ampleur de la montée de l'eau.

"C'est environ trois mètres (plus haut) à coup sûr", a déclaré Kostyantin.

"L'inondation arrive. Vous pouvez vraiment la voir devant vos yeux", a déclaré Viktor, un habitant de Kherson.

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